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Philomélium, en Phrygie Parorée[1] montrèrent surtout un touchant empressement. L’Église de Smyrne fit rédiger par un de ses anciens le récit du martyre, sous la forme d’une épître circulaire, qui fut adressée aux différentes Églises. Les fidèles de Philomélium, point déjà fort éloigné, étaient priés de transmettre la lettre aux frères d’au delà.

L’exemplaire des Philoméliens, copié par un certain Évareste, et porté par un nommé Marcion, servit de base ensuite à l’édition originale. Comme il arrive souvent dans la publication des lettres circulaires[2], les finales des différents exemplaires furent placées par l’éditeur à la suite les unes des autres[3]. Ce beau morceau constitue le plus ancien exemple connu des Actes de martyre. Il fut le modèle qu’on

  1. Aujourd’hui Akschéher, à plus de cent lieues de Smyrne, non loin d’Antioche de Pisidie. Cette ville faisait administrativement partie de la Galatie.
  2. Comp. Saint Paul, introd., p. lxiii et suiv.
  3. Voir §§ 19, 20, 22 (1). Il y a là trois clausules. Le § 21 est une note chronologique, très-ancienne, quoique Eusèbe ne l’eût pas dans son exemplaire. Quant à § 22 (2 et 3), plus complet dans le manuscrit de Moscou que dans les autres textes (Zahn, p. 166-168), c’est une addition d’un certain Pionius, qui, vers la fin du ive siècle, fit une vie de Polycarpe. Halloix et Bollandus (26 janv.) l’ont donnée en latin. M. Gebhardt l’a trouvée en grec dans le manuscrit 1452 de la Bibliothèque nationale. Voir Zeitschr. für Kirch, II (1878), p. 454-457. Cf. Macarius Magnes, p. 109.