Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/540

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l’horreur de certaines sectes pour le mariage s’exprimait avec la plus grande énergie. Thomas arrive dans l’Inde pendant qu’on prépare les noces de la fille du roi. Il persuade si bien les fiancés des inconvénients du mariage, des mauvais sentiments que développe le fait d’avoir des enfants, des crimes qui sont la conséquence de l’esprit de famille et des ennuis du ménage, qu’ils passent la nuit assis l’un à côté de l’autre. Le lendemain, leurs parents s’étonnent de les trouver ainsi, pleins d’une douce gaieté, sans aucun des troubles ordinaires en pareille circonstance. Les jeunes époux leur expliquent que la pudeur n’a plus de sens pour eux, puisque la cause en a disparu[1]. Ils ont échangé les noces passagères contre les joies d’un paradis sans fin. Les étranges hallucinations auxquelles donnaient lieu ces erreurs

    de Leucius. V. Turribius, l. c. ; saint Augustin, Adv. Adimant. manich., 17 ; De serm. Domini in monte, I, 20 ; Credner, p. 244, 250. Pseudo-Abdias a tout ramené à la mesure orthodoxe. Il est remarquable que le nom du roi Γουνδάφορος se retrouve sur les monnaies des rois indo-scythes qui ont régné dans la vallée de l’Indus. Wilson, Ariana antiqua, p. 340 ; Prinsep, Note on… recent discoveries of Afghan., p. 103 ; Mém. de l’Acad. des inscr., XVIII, 2e partie, p. 94 et suiv. ; Zeitschrift für Num. de Sallet, VI, p. 213 et suiv.

  1. Τὸ ἔσοπτρον τῆς αἰσχύνης ἀπ’ ἐμοῦ ἀφηρῄται, καὶ οὐκέτι αἰσχύνομαι οὐδὲ αἰδοῦμαι, ἐπειδὴ τὸ ἔργον τῆς αἰσχύνης καὶ τῆς αἰδοῦς ἐξ ἐμοῦ μακρὰν ἀπέστη. Ch. 14. Cf. Pseudo-Abdias, ch. 3, 4.