Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/544

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ment Jésus lut avec enthousiasme, étaient tombés, au temps où nous sommes, dans un universel discrédit[1].

Les gnostiques montraient également des psaumes[2], des morceaux de prophètes apocryphes, des révélations, sous le nom d’Adam, de Seth, de Noria, femme imaginaire de Noé, de récits de la Nativité de Marie, pleins d’inconvenances, de grandes et de petites Interrogations de Marie[3]. Leur Évangile d’Ève était un tissu d’équivoques chimères[4]. Leur Évangile de Philippe présentait un quiétisme dangereux, revêtu de formes empruntées aux rituels égyptiens[5]. L’Ascension ou Anabaticon d’Isaïe sortit de la même fabrique, au iiie siècle, et fut une vraie source d’hérésies. Les archontiques, les hiéracites, les messaliens en proviennent[6]. Comme l’auteur des Actes de Thomas, l’auteur de l’Ascension d’Isaïe est

  1. Orig., Contre Celse, V, 54.
  2. Dernières lignes du fragment de Muratori, malheureusement très-obscures. Psaumes apocryphes de Salomon dans Pistis Sophia, publiés par Münter (1812), par Uhlemann, dans sa Chrestomathie, p. 103, dans l’édition de Schwartze, p. 131. Cf. Comptes rendus de l’Acad. des inscr., 1872, p. 347 et suiv. Beaucoup d’autres psaumes sont mis dans la bouche de Pistis Sophia.
  3. Épiph., xxvi, 1, 8, 12, 13, 17.
  4. Épiph., xxvi, 2, 3, 5.
  5. Épiph., xxvi, 13.
  6. Épiph., hær. xl, 2 ; lxvii, 3 ; Euthymius Zygabenus, dans Tollius, Insignia itin. ital., p. 106. Cf. Constit. apost., VI, 16 ; Origène, In Is., hom. i, Opp., p. 108 ; saint Jérôme, epist. 101 (33)