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Page:Renan - Le Judaisme comme race et comme religion, 1883.djvu/16

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d’abord le bouddhisme ou, pour mieux dire, l’hindouisme ; car nous voyons très bien maintenant qu’avant la propagande bouddhiste, il y eut une propagande hindoue. Les anciens monuments de l’Indo-Chine ne sont pas bouddhistes, ils sont brahmanistes, et le bouddhisme n’est venu là que plus tard ; mais c’est surtout sous la forme bouddhiste, nous le reconnaissons, que la religion hindoue a été conquérante. La seconde des religions universelles est le christianisme, et la troisième l’islamisme. Ce sont là trois grands faits qui n’ont rien d’ethnographique ; il y a des bouddhistes, des chrétiens et des musulmans de toutes les races. Nous savons au moins par à peu près la date de l’apparition dans le monde de ces trois religions. Le bouddhisme remonte à quatre ou cinq cents ans avant Jésus-Christ ; ses grandes conquêtes viennent plus tard. Quant au christianisme, à l’islamisme, nul doute sur l’époque de leur formation.

Mais, en dehors de ces religions universelles, il y a eu des milliers de religions locales et nationales. Athènes a eu sa religion, Sparte a eu sa religion, toutes les nations de l’antiquité avaient leur religion. Les lieux, dans le monde ancien, avaient aussi leur religion. C’est ici une des idées les plus enracinées de l’antiquité. Au IIe siècle, au IIIe siècle de notre ère, l’éternel raisonnement de Celse et des adversaires du christianisme est que les pays ont des dieux qui les protègent, qui s’intéressent à leurs destinées.

Cette vieille idée est exprimée de la manière la plus