Page:Renan - Le Judaisme comme race et comme religion, 1883.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blables aux juifs pour les observances religieuses.

Incontestablement beaucoup de gens attirés vers le monothéisme restaient dans cette espèce de déisme dont nous trouvons la parfaite expression dans les livres sibyllins ou dans le Pseudo-Phocylide, curieux petit livre, sorte de traité de morale fait pour les païens, dont nous avons, du reste, comme une édition chrétienne dans les prescriptions de ce qu’on appelle le concile de Jérusalem. Ce judaïsme mitigé, fait à l’usage des gentils, supprimait le grand obstacle aux conversions, la circoncision. Il fit, grâce à la prédication chrétienne, une fortune extraordinaire. Mais ce qu’il faut absolument maintenir, c’est que, d’un autre côté, un grand nombre de convertis se faisaient circoncire et devenaient des juifs selon toutes les conditions imposées aux descendants supposés d’Abraham.

Laissez-moi vous lire un passage de Juvénal (Sat. XIV, vers 95 et suiv.) qui mérite qu’on en pèse tous les mots :


Quidam sortiti metuentem sabbata patrem
Nil prater nubes et cœli numen adorant,
Nec distare putant humana carne suillam,
Qua pator abstinuit, mox et præputia ponunt;
Romanas autem soliti contemnere leges
Judaïcum ediscunt et servant ac metuunt jus,
Tradidit arcano quodcumque volumine Moses :
Non monstrare vias eadem nisi sacra colenti,
Quæsitum ad fontem solos deducere verpos.
Sed pater in causa est cui septima quæque fuit lux
Ignava et partem vite non attigit ullam.


Ainsi cela commence par un père qui est un simple