Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/140

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l’autre d’Auray, du pays de M. Crabot. Ce bon Monsieur Crabot continue à me montrer beaucoup d’intérêt. C’est lui qui, le soir même où l’on nous annonça la mort de Guyomard, me remit le petit mot qui m’appartenait. Monsieur le supérieur avait défendu qu’on me le remît auparavant, voulant être le premier a annoncer cette triste nouvelle à la communauté.

Voilà donc Liart à Saint-Brieuc. Je lui souhaite de s’y plaire, et j’espère que mon souhait sera accompli. J’aimerais bien à recevoir une lettre de lui, car, quoiqu’il ait jugé à propos de s’éloigner de moi, je veux toujours demeurer son ami. Quelquefois je pense à lui écrire, d’autres fois je veux attendre une lettre de lui. Je ne crois pas qu’il se soit refroidi à mon égard, à cause d’un parti que je lui avais proposé pour son bien, et qu’il n’a pas dépendu de moi de faire réussir.

J’attends, ma bonne mère, bien impatiemment une lettre de vous. Vous me direz comment va votre santé et toutes vos affaires. Vous sentez que c’est là tout ce qui m’intéresse, quoique je sois loin d’être indifférent