Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/174

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l’usage, passer la journée avec nous ; puis nous montâmes dans sa chambre, où il nous adressa quelques paroles charmantes ; enfin il nous donna sa bénédiction en nous souhaitant d’arriver tous à son âge. Il aime surtout ceux qui sont les plus jeunes « Autrefois, dit-il, je n’aimais pas beaucoup les enfants, mais depuis que je suis vieux, je les aime beaucoup plus ; ils commencent ce que je finis. » À ce titre, je devrai être de ses amis car je suis, je crois, le plus jeune de la maison.

Passons à autre chose. Vous me demandiez, ma chère maman, si j’ai écrit à notre chère Henriette. Hélas ! ma bonne mère, vous allez me gronder, mais je n’en suis pas la cause. J’ai demandé à Alain de m’envoyer sa lettre, lorsqu’il écrira, et je l’attends tous les jours pour y insérer la mienne. Mais je n’attendrai plus longtemps, car si je ne la reçois pas bientôt, j’écris directement et sans rien attendre. Il y a si longtemps que je n’ai écrit à cette bonne sœur ! Vous m’avez fait grand plaisir en m’apprenant qu’elle était enfin de retour à Vienne, après son long voyage. Pauvre Henriette, que je pense souvent à elle,