Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/315

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ce que j’en ai déjà fait. Je l’ai communiqué à Monsieur Le Hir qui en a été enchanté. J’y reviendrai, bonne mère, mais auparavant, il faut que je vous rassure encore sur ma position actuelle.

En vérité, chère mère, vous vous la dépeignez sous de bien noires couleurs. Eh bien ! je puis vous assurer dans toute la franchise de mon âme, que, quoique je fusse fort bien à Stanislas, néanmoins je suis incomparablement mieux ici. Presque tout mon temps est à moi, et le temps qui m’est pris est employé utilement ; ces répétitions, bonne mère, données aux classes avancées sont le meilleur exercice pour les grades littéraires. Et puis, bonne mère, savez-vous que le titre de répétiteur des classes d’un collège n’est nullement à dédaigner ; on n’y admet d’ordinaire que des licenciés, et ce n’est qu’après avoir reçu de Saint-Nicolas les renseignements les plus satisfaisants sur mes études qu’on s’est décidé à me confier cette charge, plus difficile en un sens que celle du professeur, qui peut préparer sa classe autant que bon lui semble, au lieu que le répétiteur est obligé de prendre les devoirs tels qu’on