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XLIV


Paris, 22 mars 1846.


Bonne chère mère,

Il faut encore que je vous écrive presque de suite ; mon cœur est si plein de choses à vous dire qu’il attend sans cesse vos réponses afin de pouvoir y répondre encore à mon tour. Il redoute toujours de ne pas avoir assez fait comprendre à sa mère chérie combien il l’aime, comment il ne songe qu’à elle et à son bonheur, comment il ne se laissera gouverner que par les motifs supérieurs du devoir et de la tendresse. Pauvre bonne mère, vous avez souffert et j’en ai été la cause ; oh ! que cette pensée m’est cruelle : je ne me la