Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/82

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de l’année, c’est celui de la clôture d’une retraite, car on est calme, tranquille, sans agitation, sans trouble, et qu’on peut enfin méditer les mystères consolants de la religion, après en avoir médité les plus terribles. Je l’ai bien éprouvé dernièrement, ma bonne mère, car nous aussi nous avons eu une belle retraite. Elle a été prêchée par un homme d’un mérite extraordinaire, d’une éloquence entraînante, forte, irrésistible, je veux parler de M. Pététot, curé de Saint-Louis-d’Antin, l’une des principales paroisses de Paris. Je n’ai rien entendu de plus profond, de plus solide, de plus substantiel que ses instructions, aussi, cette retraite a-t-elle produit des fruits admirables dans la maison. Elle s’est terminée par une fête délicieuse pour nos cœurs.

À propos de retraite, j’ai éprouvé un plaisir très sensible en assistant, il y a quelque temps, à la clôture de la retraite ecclésiastique du diocèse de Paris. Plus de trois cents prêtres s’y trouvaient, aussi la cérémonie fut magnifique. Elle eut lieu dans la grande et magnifique église de Saint-Sulpice. En ma qualité d’académicien, j’eus le privilège d’y