370 MÉLANGES D’HISTOIRE.
première épreuve se compose uniquement d’examens oraux, la seconde de compositions écrites. Les questions se tirent au sort[1] ; les plus grandes précautions sont prises pour constater l’identité des candidats et cacher leurs noms à l’examinateur ; ce qui n’empêche pas qu’il ne se passe de nombreuses supercheries au su ou à l’insu des juges du concours. Il est sévèrement interdit aux candidats d’apporter aucun livre ; les aspirants au doctorat peuvent seuls s’aider de quelques dictionnaires dans leur composition de poésie. Mais les éditions en petit format, très-répandues en Chine, et plus encore les larges manches des candidats déjouent sous ce rapport toutes les précautions, et c’est ce qui a porté les inspecteurs sévères à demander la suppression absolue dans l’empire de ces sortes de formats. — Les épreuves de licence n’ont lieu que dans les capitales de province ; elles durent plusieurs jours, et leur résultat est proclamé avec beaucoup de solennité.
Les matières de ces trois examens sont à peu près les mêmes quant à la nature des sujets, et ne diffèrent que quant à la difficulté. Un des documents les plus curieux de l’ouvrage de M. Edouard Biot est un programme ou questionnaire pour la licence qu’il a analysé et traduit, et qui est très-propre à nous faire comprendre la portée des études chinoises. Voici les principaux sujets, dont
- ↑ La forme seule du tirage est un peu différente de la nôtre. Les séries de questions sont écrites sur des planchettes rangées les unes à côté des autres ; les concurrents tirent des flèches jusqu’à ce qu’ils en aient touché une : on appelle cela « tirer sur la planchette ». « Ce fut une idée analogue, dit Ma-touan-lin, qui plus tard fit couvrir de colle les noms des candidats pour empêcher les recommandations et les intrigues. » — Telles étaient au moins les formes autrefois usitées. Le second usage subsiste encore ; je ne sais si le premier a été modifié.