Page:Renard - Huit jours a la campagne.djvu/14

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MARIE.

Je n’en ai pas besoin.

MAMAN PERRIER.

Oui-da ! On t’épousera pour tes beaux yeux ?

MARIE.

D’abord, moi, je ne me marierai jamais.

GEORGES.

Oh ! mademoiselle ! Ce serait un crime.

MAMAN PERRIER.

Tu feras comme les autres, petite prétentieuse ! Tu te marieras si tu peux, si on te demande.

GEORGES.

Oh ! madame ! il ne tiendra qu’à elle.

MAMAN PERRIER.

Je te conseille de te fourrer en tête des idées saugrenues ; fais-moi plutôt le plaisir d’aller dans ta chambre et de commencer tes devoirs.

GEORGES.

Madame, je réclame pour elle un jour de congé, en mon honneur.

MAMAN PERRIER.

Ça n’en vaut pas la peine, allez ! Si je vous prenais au mot, vous seriez vite embarrassé d’elle. Elle rentre à la maison et s’arrête sur la troisième marche de l’escalier, d’où elle domine.

GEORGES.

Je proteste, madame, je proteste ; n’en croyez rien, mademoiselle.

MADAME PERRIER.

Écoute, petite, va faire tes devoirs, et si tu es sage, je te donnerai la permission de l’après-midi ; allons, va, moi je m’occuperai du déjeuner. Entrez-vous, monsieur ?

GEORGES, fixé.

Oh ! merci, madame ; réflexion faite, je préfère attendre Maurice dehors, respirer l’air pur.

MAMAN PERRIER, du haut de l’escalier.

Monsieur n’est pas venu pour étouffer dans les maisons.

GEORGES.

Je ferai le tour du jardin.

MAMAN PERRIER.

Ce ne sera pas long.