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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/133

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GYMKHANA
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Si Dieu existe, Dieu m’est témoin, Fanny, que je n’avais pas l’intention de vous déclarer mon amour ce jour-là plus qu’un autre.

Oh ! je sentais bien que le moment approchait. Je sentais bien que tout m’encourageait à vous aimer : vos regards contents, vos sourires amis, des joies, des déceptions que je voyais passer sur votre front…, mille choses, mille riens. Tout !… Mais cela même était si bon !… Et puis, au fond, oui : j’avais peur. À mon âge, on sait déjà tant de pauvres histoires…, on a déjà vu tant d’amoureux s’égarer cruellement !

Il y eut ce gymkhana dans ma destinée.

Vous rappelez-vous comme il faisait beau ? C’était le dimanche 1er septembre. Toute la population de Belvoux s’était portée vers le château d’Arcet. Les trois kilomètres de route étaient peuplés de marcheurs. Vous étiez venue dans la limousine des La Hellerie ; je vous avais dépassés, sur ma torpédo, à la hauteur de Chaufour…