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Les Sarvants à Mirastel



Dès la reprise des pilleries nocturnes, Maxime avait supputé les avantages qu’offrirait au logis menacé l’établissement d’un phare. Excellent moyen de défense et d’observation, rien n’était plus facile à improviser. Sur l’instigation de son fils, M. Le Tellier fit venir de Paris deux projecteurs à acétylène d’une puissance remarquable, que deux veilleurs manœuvreraient constamment toutes les nuits. — Reçus le 20 à une heure, avec la tuyauterie et le générateur, on se mit sans retard à les installer. Ils furent logés dans le grenier de la tour sud-ouest (celle du laboratoire de Maxime) sous la coupole basse. Deux larges tabatières diamétralement opposées, l’une au septentrion, l’autre au midi, trouaient de leurs rectangles modernes la toiture Louis XIII ; il suffisait d’y braquer les projecteurs pivotants pour pouvoir diriger leurs gerbes dans tous les sens, chacun des deux secteurs éclairables étant précisément la moitié de l’espace.

Comme on n’attendait les Sarvants que le lendemain, le travail de montage s’exécuta, croyons-nous, avec plus de minutie que de rapidité. À l’heure du dîner, un seul fanal était en place. Il est vrai qu’on avait chargé le gazogène.

Après le repas, M. Le Tellier — toujours à l’intention du lendemain — réunit la maisonnée et fit aux serviteurs un cours d’observation. Il préconisa le calme, le sang-froid, les notes prises aussitôt que possible, écrites n’importe où, sur un mur au besoin, avec un bout de