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xiv

L’Épave de l’Air



Messieurs !… citoyens !… mes amis !… je vous supplie d’attendre ! » s’écria M. Le Tellier.

Il se jeta au-devant des ouvriers métallurgistes qui, d’une poussée, avaient rompu le cercle. Le compagnon Virachol, dit Gargantua, le ferronnier de France qui déplace le plus gros volume d’air, s’avançait à leur tête en jouant de son levier comme d’une canne de tambour-major.

— « Assez de boniments, mon astrologue ! » dit-il. « Moi, s’pas, j’comprends qu’une chose : c’est qu’il y a des frangins à délivrer. On les entend qui grattent… Allons-y, mes poteaux ! Rentres-y dedans ! »

— « Arrêtez ! Au nom de votre vie, arrêtez ! ou je vous fais expulser sur-le-champ ! Et écoutez-moi. Si je vous ai gardés près de nous, au lieu de vous faire reconduire à votre chantier par la troupe, c’est que je considère vos aptitudes spéciales comme pouvant nous être très utiles. Mais j’exige de vous une discipline rigoureuse. À la première incartade : bonsoir ! J’entends que vous vous laissiez guider dans votre travail par les savants et les officiers qui m’entourent, et je leur demande vis-à-vis de moi la même soumission. Pour la minute, écoutez-moi. Approchez-vous, les gardes et les pompiers ! — et ne vous préoccupez pas de ces grincements, nom de nom !… »

L’astronome accéléra son débit :

— « Messieurs, vous devez maintenant m’approuver d’avoir pris connaissance du journal de M. Collin avant