je pourrais toucher la croix du Grand-Colombier ! C’est si beau, là-haut ! »
— « Ah ! toujours l’intrépide ascensionniste ! » dit gaiement Mme Monbardeau. « Marie-Thérèse, viendras-tu bientôt nous demander le gîte et le couvert à Artemare ? »
— « Ma tante, j’y ai déjà songé ! »
— « Oh ! pas tout de suite ! » réclama la grand’mère, en flattant de sa main d’aveugle, mobile et vivace, la chevelure de sa petite-fille.
— « Quand cela te chantera », reprit la tante Monbardeau. « Inutile de prévenir ; ta chambre sera prête. Et la tienne aussi, Maxime. »
La modique 9-chevaux du médecin de campagne teufteufait sur la terrasse, devant le château. Les quatre Monbardeau s’y installèrent.
— « Adieu ! adieu ! — À demain ! — À bientôt ! »
Le clair de lune baignait le panorama superbe et montagneux.
L’auto dévalait promptement aux zigzags de la côte.
Appuyés au parapet, ceux de Mirastel criaient avec des rires :
— « Prenez garde au Sarvant ! »
La corne beugla au tournant de la route.
Il faisait si calme, qu’on entendit le ronron du moteur jusque dans Artemare, où il s’arrêta.