Page:Renard - Le carnaval du mystère, 1929.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
95
cambriole

molle, au volant, feignit de ronfler, mais son œil guettait derrière les lunettes, et son pied touchait la mise en marche automatique.

La grille de la cour n’était que jointe. Bébert et Freddy, chaussés de savates, montèrent quelques marches sous une marquise. Leur mystérieux complice avait tenu parole ; la porte du vestibule bâillait. Ils entrèrent. Freddy fit fonctionner sa lampe de poche.

Deux malles chiffrées, une grande et une petite, reposaient côte à côte sur une carpette somptueuse, toutes prêtes pour le voyage du lendemain.

C’était vraiment du beau boulot, facile et agréable, — une chouette combine, pareille aux deux précédentes ; et l’inconnu qui en était l’auteur avait bien mérité de la coterie.

Freddy, le plus costaud, se chargea de la grande malle. Bébert emporta l’autre. Toutes deux étaient délicieusement lourdes. La première bascula dans le taxi, la seconde échoua près de Pattemolle, et l’on partit en douce, abandonnant au silence et aux ténèbres le théâtre du vol.

Maintenant, à la place de la table repoussée jusqu’à la cheminée, les malles superbes occupaient le centre du « meublé ». Pattemolle les