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le secret de parcival

» C’était un pur sang alezan doré. Pas tout neuf, mais de belles origines. Il avait couru quelques steeples honorablement. D’ailleurs, mis au bouton.

» Je me souviens de certains détails. Parcival aimait les harnachements tapageurs. On me présenta le cheval avec un frontail bleu et un collier de chasse blanc.

» Je me mis en selle. Les étriers se trouvèrent à ma longueur.

» Il faut croire que Parcival m’était vraiment sympathique car sa nouvelle équipée me préoccupait. J’étais distrait. Le cheval me conduisait à sa guise. Il allait d’un bon pas dans Paris, et prit un joli galop coulant dès qu’il se vit dans une allée cavalière.

» Je le laissai faire. Mais quand je voulus tourner à droite, je ne sais plus où, il m’opposa la légère résistance d’un animal qui a d’autres habitudes. Je vous le répète : j’étais dans la lune, et il m’était parfaitement égal d’aller par ici ou par là, et de faire, ou non, la promenade accoutumée de Parcival. Plutôt diverti d’être mené par ma monture, je lui lâchai les rênes.

» C’est ainsi que Landlord, modifiant l’allure selon le terrain, traversa tout le Bois, passa la porte de Boulogne, et s’engagea dans la petite ville.

» À ce moment, je commençai à ouvrir l’œil