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le secret de parcival

j’éprouvais à me trouver soudain dans cette cour par le bon plaisir de Landlord, je me dis que Parcival, me voyant arriver et déduisant de là que son cas était grave, venait de se faire sauter la cervelle. Ça ne tenait pas debout, mais sur le moment…

» Le cocher fixait la fenêtre, d’un air ahuri. Tout me portait à croire qu’il ignorait la présence, là-haut, de mon camarade…

» Mais un bruit précipité gronda dans l’hôtel, et, ma foi ! je sautai à terre, et j’entrai comme chez moi, franchissant l’escalier en quatre enjambées.

» Étendue près de la fenêtre, dans une délicieuse chambre à coucher, vêtue seulement d’un peignoir de dentelles, une jeune femme très grande, d’une beauté rare, agonisait, la tempe trouée. L’arme était encore dans sa main. Deux servantes se penchaient sur elle, aussi pâles qu’elle l’était.

» — Le lieutenant Parcival… dis-je d’une voix étranglée. Où est-il ?

» Les deux filles, tressautant, me regardèrent avec stupéfaction. Il était évident que mon arrivée, à cheval sur Landlord, mon uniforme, ma taille, tout enfin m’avait fait passer pour Parcival.

» — Le lieutenant Parcival ? répétai-je.

» — Il est venu hier au soir, dîner comme tous les jours, répondit l’une d’elles, égarée.