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Page:Renard - Le carnaval du mystère, 1929.djvu/185

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à l’eau de rose

défaut pour l’homme masculin, je pense. Et après, bons amis.

» — Une leçon, quoi ! lui dis-je.

» — Oui, c’est cela. Une lisson. Genre comique, bien entendu. Mais trouvez vitement le moyen, cher. J’ai tant hâte de le revoir, et vous ne voulez pas me dire son lieu !

» Puisqu’elle l’exigeait (et au fond, moi, je comprenais ça), il fallait donc inventer un truc au moyen duquel Maud Torringham pût atteindre Olivier Michel dans son amour-propre, par sa couardise. Cela paraissait fort simple, et pourtant rien ne me venait à l’esprit. Les amis consultés donnèrent leur langue au chat. Ce fut Maud qui nous tira d’affaire.

» — Voilà le plan, nous dit-elle un beau soir. en faisant des mines à mourir de rire. Cela est toute facile. Vous, Vineuse, vous donnez un dîner à nous tous, et vous invite Olivier en l’avertissant que je n’y viendrai pas. Moi, j’arrive dernière, après loui. Et comme je souis pas trop loin de loui, alors je fais comme ça !

» Ce disant, Maud Torringham braqua sur moi un revolver, et fit feu ! — je veux dire qu’elle fit eau. Car c’était un faux browning. C’était une sorte de vaporisateur en forme de revolver, dont la crosse était une poire de caoutchouc ; une de ces attrapes plutôt vulgaires qu’on achète aux vendeurs de poil à gratter. Et comme, d’un geste instinctif, j’avais porté