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Page:Renard - Le carnaval du mystère, 1929.djvu/76

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le carnaval du mystère

promenade nous avait amenés ici même, notre attention eût été brusquement éveillée, comme le fut celle de Fritz Baumann, par le bruit d’un corps tombant à l’eau. Fritz Baumann, qui passait, vit un homme se débattre contre le courant, puis s’enfoncer et disparaître. Excellent nageur et n’écoutant que son courage, il plongea dans le fleuve à plusieurs reprises. Ce ne fut qu’au bout d’un assez long temps qu’il ramena sur la berge l’homme inanimé.

» Il y avait maintenant au bord du Rhin une trentaine de personnes parmi lesquelles je me trouvais, ainsi que notre bon vieux médecin, maître Krespel. Nous reconnûmes sans peine le noyé ; c’était Walter Schmidt. Et l’événement ne surprit aucun de nous, car, depuis la mort de Mina Moser sa fiancée, Walter donnait tous les signes du désespoir le plus violent. Il avait mis fin à ses jours en même temps qu’à sa douleur.

» Maître Krespel nous affirma d’abord qu’il ne vivait plus. Cependant, penché sur l’infortuné, le bonhomme épiait les témoignages de la vie. Il chercha vainement à surprendre le moindre souffle ; le pouls avait cessé de battre ; le cœur restait inerte et silencieux. Maître Krespel se tourna vers moi et, d’un geste d’impuissance, constata définitivement le décès.

» On plaça donc sur une civière improvisée la dépouille du pauvre garçon, et le plus triste des cortèges s’ébranla.