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l’homme qui a été mort

» C’est à ce moment, mon cher ami, que la Providence se manifesta, sous la forme d’une berline de voyage traînée par deux robustes chevaux. À la vue de notre troupe consternée, un voyageur de belle mine, vêtu de noir, cravaté de blanc et décoré de la rosette rouge, donna ordre au cocher de faire halte. Il sauta de la voiture à la tête du pont, s’enquit du malheur qui venait d’arriver et, sans même attendre nos explications, se mit en devoir d’examiner le cadavre.

» — Professeur Brachat, de Paris ! nous dit-il sèchement. Laissez-moi faire. Cet homme n’est peut-être pas mort. Hep ! Vous, là, prenez lui les bras et faites-les mouvoir comme ceci… Deux gars de bonne volonté, pour frictionner les jambes !… Coupez les vêtements, coupez ! Faisons vite !

» — Il prit son mouchoir, à l’aide duquel il saisit la langue de Walter et la fit aller en tous sens.

» Pendant ce temps, un autre voyageur avait tiré de la berline une espèce d’oreiller qui, paraît-il, était un récipient gonflé de gaz oxygène, et, au moyen d’un tube de caoutchouc, il introduisit de ce gaz dans le nez de Walter.

» Maître Krespel assistait à toutes ces manœuvres avec stupéfaction. La plupart d’entre nous étaient partagés entre la surprise et la méfiance. Mais le professeur Brachat était de