Aller au contenu

Page:Renard - Le carnaval du mystère, 1929.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
81
un crime

Ce fut alors qu’il aperçut, dans le crépuscule vacillant de ses yeux, la silhouette charmante d’une femme mollement échouée sur la mousse et vêtue d’une « combinaison » d’aviateur.

— Jeannine !

Ah ! l’étrange machine que la machine humaine ! Tout à l’heure, il n’y avait, pour Villiers, que lui-même ; et maintenant Jeannine emplissait tout son être. Jeannine !… Le baptême de l’air de Jeannine !… Une demi-heure plus tôt, elle montait joyeusement dans le trois-places, amusée de son travesti sportif. Son mari s’était installé en avant. Elle, derrière son mari. Et Villiers, pilote amoureux, Villiers, en plein vol, l’avait embrassée sur la nuque… Et puis, au-dessus des bois, l’aile gauche… Et tous les trois, le mari, la femme et l’amant, ensemble, précipités !

Villiers rampa vers elle…

Illusion. Il n’avait pas bougé.

Alors, il ordonna désespérément la levée en masse de toutes ses énergies… Et cette fois, oui vraiment, il rampait, l’arrière-train charrié par le buste.

Elle était pâle comme une morte. Pas de sang autour d’elle. Aucune blessure apparente. Évanouie seulement. Il fallait qu’elle ne fût qu’évanouie ! Il fallait qu’elle vécût, pour le bonheur de Villiers !

Il étendit la main vers elle…