Aller au contenu

Page:Renard Oeuvres completes 1 Bernouard.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

téressée, en y mêlant de plus en plus un goût sincère pour Marguite, jusqu’à les confondre tous les deux en un seul désir.

La queue du goret le captivait surtout.

Il s’obstinait à répéter :

— Une vraie papillote.

Il ajoutait en regardant obliquement la coiffe de Marguite :

— C’est comme les vôtres !

Marguite comprenait la finesse et détournait les yeux.

En vue de la ferme il fallut se séparer : on gronderait Marguite si on la voyait avec lui.

José flatta longuement le goret, l’embrassa et s’adressant autant à lui qu’à Marguite, il demanda :

— On pourra aller vous voir ?

— Oh ! moi, ça m’est égal, répondit Marguite, si ils ne disent rien.

José les quitta, bougrement fier de ces deux connaissances-là.



III


Le lendemain soir, il descendit à la ferme pour sa cour. On se serra sur les bancs, sur les trépieds. Il prit sa place, sans gêne. On plaisanta d’abord les amoureux. Puis les mots gouailleurs, peu’ variés, s’usèrent. Personne ne s’occupa plus d’eux. Comme José aidait aux travaux communs (autant de gagné), les bourgeois ne voyaient aucun mal à ses visites.

D’ailleurs, il fallait bien commencer par là.

C’était connu et reçu.

Autant être complaisant dans la vie.