Page:Renard Oeuvres completes 1 Bernouard.djvu/247

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— Oui, dit Comtal.

Il était engraissé visiblement ; ses moustaches avaient un tour coquet. Ses joues remuaient doucement.

— Vous avez l’air agité, Héboutioux !

— Dame, quand les amis s’en vont.

Héboutioux serrait les lèvres. À quoi bon maintenant des frais de sourires inutiles ? Il alla fermer les deux battants de la grange. Une petite porte s’ouvrait dans l’un d’eux.



IV


Le soir vint, Justine, toujours fraîche et rouge, prenait son parti. Elle préparait le dernier dîner.

Héboutioux additionnait la note.

— La règle, où est la règle ?

— Et celle-là ! dit Comtal en lui montrant sa jambe de bois.

— Vous êtes facétieux, dit Héboutioux d’une voix creuse ; un mot savant que Comtal lui avait appris.

— Je vais atteler, dit Comtal.

Héboutioux se glissa dans la grange avant lui. Comtal, en sifflotant le chant du Départ, ouvrait le coffre de la voiture. Un nœud coulant lui tomba autour du cou. Il eut le temps d’étreindre la corde en ses deux mains, au-dessus de la bouche, le plus haut possible.

Le nœud ne se serra pas. Mais il fut enlevé, les doigts crispés, vers la poulie, dans le noir, tellement stupide qu’il ne cria pas.

Il entendait, en bas, une voix sourde :