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XIV
PRÉFACE.


ques heures de liberté en ville ". Les pensionnaires suivaient les cours du lycée. Dans le discours qu’il prononça, le 29 juillet 1909, à la distribution des prix de ce même lycée de Nevers, il précise qu’il le retrouve, vingt-huit ans après, au même endroit. C’est donc en 1880-1881 qu’il a fait sa rhétorique. Si, comme il est probable, il débuta en septième, c’est en octobre 1874, âgé de dix ans, qu’il aurait quitté Chitry, où il revenait avec son frère Maurice trois fois l'an : au premier janvier, à Pâques, pour les grandes vacances.

5. Les sept premières années de Paris. — M. Raynaud le connut en octobre 1881 au lycée Charlemagne, en rhétorique, venant " du collège de Nevers où il s’était désigné, par ses succès, à l’attention d’un chef d’Institution parisienne. Ce dernier, pour remonter son industrie périclitante, s’était avisé de former une pépinière de choix en raflant l’élite des lauréats de province."

Grâce aux lettres qu’il écrivit à son père, surtout, et, un peu y à son frère, on peut reconstituer sa vie d’étudiant à Paris, et de débutant ès lettres.

Renard arrive à Paris en octobre 1881, et va a l’Hôtel Saint-Magloire, rue Jean-Laitier, n° 8. Il y prend une chambre, " au cinquième ou sixième ", pour 35 francs par mois. Elle efî pitoyable. Le 30 juin 1882 il mande : "Je ne vois personne. Seul dans Paris. " Le 6 octobre : " Je ferai ma philosophie tranquillement. J’y compte. " Le 4 novembre il écrit que son professeur lui a dit : " Votre intelligence est lourde, épaisse, tout allemande. Quant à la valeur littéraire de vos dissertations, n’en parlons pas. Vous écrivez mal sous tous les rapports. Vous avez un style de médecin, presque de pharmacien. " Le 16 novembre : " Je ne vois d’ailleurs personne. " Le 8 décembre, il annonce qu’il a été douzième sur vingt-six,