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XV
PRÉFACE.


en philosophie. Le lendemain, il remarque : " Paris n’est pas fort gai. "

Que l’essentiel de sa subsistance lui soit assuré par son père, il est facile de deviner que cela ne lui suffit pas. Le 12 janvier 1883, longue lettre où il expose que la vie est incompréhensible. " Tu crois, moi, pas, qu’il est nécessaire d’avoir un but. On m’a conseillé d’être professeur. Je ne puis l’être, et je renonce à l’Ecole Normale. "

Et ceci, qui démontre que souvent nous évoluons jusqu’à devenir méconnaissables : " Je ne suis pas du tout un jeune homme posé, mathématique, qui voit tout au travers d’un prisme régulier, qui n’admet pas les questions obscures et mystérieuses autour de nous... Il est plus d’un problème, insoluble qui fait trébucher les plus confiants. Malheur, selon moi, à qui ne le sait pas ! Tout n’est pas tiré au cordeau. Il n’y a pas qu’à regarder pour voir, qu’à voir pour comprendre. "

Son diplôme de bachelier ès lettres est daté du 9 juillet 1883. Il écrit, le 21 septembre : " Je vais me décider à travailler un peu chez un avoué. Je cherche également des leçons à donner... Je ne manque pas de courage, et je trouve le moyen, en restant toute la journée chez moi, de ne pas m’ennuyer un seul instant. " D’une autre lettre, non datée, mais qu’on peut situer en 1884, il résulte qu’il a vu " hier soir, M. Ordonneau, rédacteur au Gaulois. C'est un homme simple et affable ", mais qui ne lui donne que de vagues indications sur la presse.

Notons qu’il ne reprend pas que par lettres contact avec Chitry, où il retourne deux ou trois fois l’an, surtout pour les grandes vacances, même écourtées, et que son père vient quelquefois le voir à Paris, son père qui lui assure des mensualités de 150 francs, avec des suppléments, jusqu’au jour où il ne le pourra plus.

C'est avant son service militaire qu’il quitte la rue Jean-