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LA CULOTTE EN JERSEY DE SOIE

— Ah ! On trouve tout ce qu’on veut ici. Une belle enfant. Mince !

Il vient me renifler. Toi aussi, tu es bloquée par la lance.

Hein ! si ça déglingue. Quel truc !

On t’a coupé la langue, ajoute-t-il en ricanant.

Je fais non de la tête.

— Alors, parle moi. Quoi ! on va se distraire en attendant que ça s’arrête.

Il passe, avant que j’aie eu le temps de le lui interdire, la main sur ma poitrine.

— Hé ! Tu es une fausse maigre.

Je me tais encore. Que dire ?

Il recommence son geste, mais plus bas.

Je l’arrête.

— Monsieur. Voyez que je suis assez embêtée par la pluie sans y ajouter autre chose.

Il s’esclaffe.

— La pluie, oui, c’est la barbe. Mais bibi non. Je sais faire aux femmes ce qu’il faut. Tiens à preuve…

Je l’écarte brusquement. Il recule de trois pas jusqu’à la pluie qui le calme d’une douchée.

— Oh ! on fait la méchante. On fait sa belle madame. Allons ! je voulais rire. Excuse moi. Dame ! à cette heure, et ici, faut pas dire, mais un peu de rigolade n’est pas de supplément.

Il se rapproche doucement, l’air aimable. Je le surveille.

Ah ! tu l’as, l’œil coquin. Je ne te laisserais pas cinq minutes avec mon morlingue. Tiens…

D’un saut il m’a prise par la taille et me fait tourner de quatre-vingt dix degrés. D’une ferme poigne, je suis tenue les bras en arrière.

De sa main libre il me prend par le thorax et me serre puissamment. Immobilisée, le haut du corps rejeté en avant je me débat avec énergie,