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LA CULOTTE EN JERSEY DE SOIE

— L’étonnant combat de Valsaudry et de Tamerlan dans une affaire extraordinaire où Hérodiade et moi jouâmes un rôle… scabreux…

— Oh ! Oh, cela doit être remarquable ?

— Tu peux le dire. Mais c’est prodigieusement compliqué, cela comporte tant de développement et d’à côtés que je ne puis vous le dire au pied levé. Et puis il y en a encore ici qui n’ont pas dit leur émotion… Ayons de l’ordre !

— Un mot encore ? Cette aventure Valsaudry-Tamerlan est-elle liée au meurtre du ministre dans le train de Monte-Carlo ?

— On ne peut rien te cacher. Ah, il l’a eu Valsaudry son roman violent, avec du sang et bien d’autres choses…

— Tu nous le diras, hein ?…

— Si Hérodiade veut, puisque c’est elle qui…

— Je marche, que veux-tu que ça me fasse ? Tout croule autour de nous. On finira par regretter le temps où il y avait des crimes à commettre et des amours à ensanglanter, puisque maintenant tout meurtre est licite et moral, et que l’amour se limite aux viols des hordes d’Attila…

— Tout de même, Yva, tu n’étais pas habile de t’en aller dans des rues perdues avec un suiveur en casquette…

— On n’est jamais habile, ma chère. Tout n’est que sottise et je crois souvent que les actes généreux, ou grandioses, les découvertes même et les écrits de génie ne sont que des sottises qui par hasard ont pris le bon aspect, comme un dé qui tombe et amène le double six.

— Pas insoutenable, cette idée, que dans le désordre intellectuel se trouve la plus grande et véritable fécondité, comme, dans la folie, les plus