Page:Renee Dunan Une môme dessalée 1927.djvu/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 44 —

craintes à avoir, ce que je veux, vous l’avez donné déjà si souvent que cela ne vous coûte rien.

Zine se cabra :

— Je donne cela à qui me plaît.

— Eh bien, je vous plairai, c’est simple comme bonjour, répondit l’homme.

— Non, grogna Zine qui se sentait impuissante dans une voiture filant à soixante à l’heure.

Bientôt ce fut la campagne, semée d’habitations entourées de jardins, puis des usines pressées, enfin des collines boisées d’où l’on apercevait la mer.

— Nous sommes arrivés, dit au bout d’une heure, l’Américain à Zine, en lui prenant le bras.

Elle descendit devant un charmant et bucolique cottage entouré de fleurs aux couleurs ardentes.

Ils entrèrent tous deux dans la maison.

— Montons d’abord au laboratoire, commanda le gaillard sérieux comme un ambassadeur, et que nulle idée lubrique ne semblait posséder.

— Monsieur, dit Zine, j’aime mieux en finir tout de suite et repartir.


XII

Mœurs d’outre-mer

L’homme la regarda en silence puis, il repartit :

— Suivez-moi d’abord. Vous n’êtes pas dans un pays désordonné comme le vôtre, mais dans un pays où tout est ordre et méthode. Avant de songer à la luxure, je veux, comment dites-vous en France ?… vous… anthropométrer. J’ai mon laboratoire photographique, nous