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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/170

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sans puissance : on n’avait que faire de le consulter.

Bientôt la clientèle diminua ; certaines femmes d’Ambalatsiraka ne craignirent point d’aller chez la vieille femme envieuse, qui, elle aussi, vendait des oudy pour la fécondité. Raketaka essayait en vain de rétablir son influence ; à tout ce qu’elle pouvait dire on répondait : « Comment se fait-il que toi-même tu n’aies pas d’enfants ? »

Elle tenta de devenir enceinte, elle demanda la maternité à son mari, à d’autres hommes qui étaient déjà pères. Elle se rendit secrètement à la pierre Ambatoubévouka, l’énorme roche en forme d’enclume, ointe de graisse et de miel, qui repose sur une autre pierre ronde au sommet de la montagne d’Antanetibé. Après avoir sacrifié une poule blanche, elle frotta son ventre nu sur le fétiche vénérable, poli par les attouchements ; avec le sang de la poule, répandu sur Ambatoubévouka et mêlé de graisse, elle oignit les organes mystérieux par où les femmes deviennent mères. Mais elle attendit en vain les signes de la maternité. Les gens du village commençaient à se moquer d’elle ouvertement, et personne ne venait plus lui acheter des oudy.

Elle comprit qu’il fallait frapper un grand coup. Un jour elle annonça qu’elle était enceinte, et, après avoir eu tous les signes extérieurs de la grossesse, elle