Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/52

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de l’Imerina ; quant aux créoles teintées, elles étaient d’un noir plus sale que les Houves. Dès sa troisième promenade au Zouma, le grand marché hebdomadaire de Tananarive, il se découvrit du penchant pour les femmes indigènes : sexe affamé n’a pas d’yeux. Il se laissa présenter par des camarades quelques ramatous, parmi celles du commun, et en usa, non sans plaisir. Il se mit à fréquenter les lieux où les vazaha peuvent rencontrer des jeunes femmes malgaches toujours prêtes à gagner une piastre. Il ne manqua jamais la musique, le jeudi à Andouhalou, le dimanche à Antaninarenina. Le vendredi, de neuf à onze, il se promena au marché, où les célibataires en appétit trouvent grand étalage de chair humaine. Il fut invité aux bals de ramatous que donnent certains vazaha, mariés temporairement, à la mode du pays.

C’est à une de ces soirées qu’il connut Raketaka. Son dernier amant, un capitaine d’artillerie coloniale, venait de s’embarquer, ses deux ans finis, à Tamatave. Elle avait été si désolée de ce départ, qu’elle ne lui avait plus fait d’infidélités, disait-on, pendant l’ultime mois de leurs amours ; le lendemain de la séparation, elle ne voulut point répondre encore aux cinq ou dix billets pressants qu’elle avait déjà reçus. Pourtant, le soir, elle se rendit à la fête que donnait un jeune ingénieur, époux temporaire d’une de ses amies. Tout de suite elle fut très entourée. Parmi