Page:Rennell - Description historique et géographique de l’Indostan, tome 3, 1800.djvu/265

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ne nous reste donc qu’un obscur intervalle d’environ mille ans, intervalle rempli par l’établissement des nations, la fondation des états, et la civilisation des sociétés.

Les principaux dieux qui parurent sur la terre dans le cours de ces mille ans, sont nommés par les Indiens Ráma, mais ils leur donnent diverses épithètes. L’un de ces dieux ressemble beaucoup à Bacchus, que les Grecs appellent le vainqueur de l’Inde ; et ses conquêtes ont été le sujet de plusieurs poëmes indiens. Il était, dit-on, le descendant de Surya, c’est-à-dire du Soleil, l’époux de Sitá, et le fils d’une princesse nommée Caúselyá. Il est assez singulier que les Péruviens, dont les Incas se vantaient aussi de descendre du Soleil, appelassent leur principale fête Ramasitoa. Aussi nous avons quelque raison de croire que l’Amérique méridionale a été peuplée par la même nation qui a porté dans le fond de l’Asie orientale les rites et l’histoire fabuleuse de Rama. Ces rites et cette histoire sont extrêmement curieux. Quoique je ne sois ni de l’opinion de Newton, qui croit que l’ancienne mythologie ne contient que des vérités historiques revêtues des ornemens de la poé-