Page:Rennell - Description historique et géographique de l’Indostan, tome 3, 1800.djvu/352

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Après s’être prosterné trois fois à une grande distance du Lama, Pourungeer s’approcha, et lui présenta, suivant l’usage du Thibet, un schawl de pelong blanc ; ensuite il remit les lettres et les présens du gouverneur général du Bengale. Les caisses furent aussi-tôt ouvertes, et tous les objets qu’elles contenaient furent présentés séparément au Lama, qui les examina avec attention. Il prit la dépêche du gouverneur général, en rompit le cachet, et en tira un rang de perles qu’il passa entre ses doigt, comme s’il avait dit un rosaire, et qu’il posa ensuite à côté de lui sans permettre que personne y touchât.

Ce jeune prince fixa ses yeux sur Pourungeer d’un air très-expressif, et lui demanda, dans la langue du Thibet, s’il était fatigué de son voyage. L’audience dura plus d’une heure, sans que le Lama perdît rien de sa dignité, en témoignant la moindre impatience. On servit deux fois du thé ; et chaque fois le Lama en but une tasse. Quand on congédia Pourungeer, celui-ci découvrit sa tête et s’inclina devant le Lama pour recevoir sa bénédiction ; et le Lama la lui donna en le touchant de sa main : ensuite, il lui ordonna de venir le voir tous les jours pendant qu’il serait à Teeschou-Loumbou.