Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/171

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tendre, très-tendre même pour moi[1]. Cette dispute ridicule le fit beaucoup crier, ce qui effraya des femmes que leur honnêteté ne rassurait pas. Je m’en retournai furieus.

Lavalette, remonté auprès des deux femmes, ne parla qu’à demi-mot, que par des exclamacions, des interjeccions, dont on sait que les fourbes savent si bien tirer parti : « Des hommes… des philosophes… dire du bien… dire du mal… Ha !… Si !… Ciel ! Grand dieu !… Que penser ?… Fifille, ne vous troublés pas… Je vous protégerai… Je suis votre papa… »

Cette fille avait bien des pères ! de Houves, Saugrain, moi, Lavalette, sans compter le naturel, et ceux qui ne me sont pas connus…

77. 9 jun. Turbo infinitus. (Trouble incroyable.) Je vois ensuite deux mots, mais effacés, et que je ne saurais lire[2].

78. 10 jun. Reconciliatio : cubat meculn. (Réconciliacion[3] ; elle a partagé mon lit.) C’est ici une de ces inconséquences qu’on ne peut con-

  1. Voir Monsieur Nicolas :
    — Comment va le cœur ? lui demande Lamontette.
    — Comme il le doit, lorsqu’il s’est attaché à une fille dure.
    À ce mot dure) Lamontette feint de se mettre en colère.
  2. Voir Monsieur Nicolas. Ces mots étaient relatifs à une nouvelle visite chez Lavalette. Sara avait prié M. Nicolas de déclarer fausses les lettres d’amour qu’il avait montrées à son rival, d’ajouter qu’elle les avait écrites pour se former au style épistolaire. C’est ce qu’il fait. Au moment où Nicolas se retire, Sara lui dit qu’elle a joué et qu’elle n’a plus d’argent. Il la contente de son mieux.
  3. Il est aussi question de la réconciliation dans Monsieur Nicolas, mais elle est précédée de l’explication du jeu des deux femmes, qui cherchent à brouiller M. Nicolas avec Lamontette en rapportant infidèlement au second les propos du premier.