Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/172

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cevoir : Sara m’avait rendu heureus, mais elle n’avait jamais partagé mon lit. Je la pressai tant, à son retour de chés Lavalette qu’elle aimoit, qu’elle m’accorda cette faveur[1] ; et par quel motif ? Par celui que je l’épouserais, si je devenais veuf…!

Mais je fus puni de ma démarche insensée : au milieu de la nuit, Sara, demi-éveillée, me donna un baiser plein de charmes. Elle achève de s’éveiller, et me repousse… Le baiser avait été donné à mon rival[2].. ! Je sautai du lit, Sara s’habilla et descendit chés elle.

79. 11 jun. Serica, favores. (Le 12, je lui donne des bas de soie, et j’obtins ses faveurs.)
Je n’estimais plus Sara, et je l’aimais encore ! Le même soir, Lavalette vint et l’invita.

80. 13 jun. Proficiscitur ad Lavalette. (Elle part pour aler chés Lavalette.)

81. 14 jun. Fête-Dieu, redit sero. (Fête-Dieu ; elle revient le soir.)

82. 15 jun. Hic non suî compos. (Elle ne peut se supporter ici.)

83. 16 jun. Non profiscitur. (Elle ne va pas chés Lavalette.)

84. Dim. 17 jun. dedi 12 francs. Prandium cum Sarâ et matre. (Je lui ai donné sa pension

  1. Voir Monsieur Nicolas. L’envie le prend d’obtenir de Sara « la plus grande faveur, celle à laquelle il n’était pas encore parvenu ». Ces mots ne sont pas expliqués. Notre $ 78 est plus clair.
  2. Dans Monsieur Nicolas, la scène du § 86 (voir la note de la page 36) se place immédiatement en suite de celle du § 78.
    Après le baiser qui se trompe d’adresse, Nicolas jure de ne plus demander de faveurs à Sara. Elle peut aller chez Lamontette, il n’en prendra plus ombrage.