Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/266

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continuerai, désormais, à écrire, jour par jour, tout ce qui m’arrivera, jusqu’à la fin de ma vie. J’emporte, aujourd’hui, ce papier dans ma chambre de la rue Saint-Jacques, afin qu’il ne soit pas vu…

552. 5 9b. Hier soir, chés M. de Toustain, où j’ai su que ma famme était de concert avec le vil Augé ; elle a lu par admiration la lettre de ce monstre à sa famme. Je n’ai rien écrit le matin ; je me suis levé pour aler à l’imprimerie, faire ôter le nom de Guillot du frontispice du ii volume des Françaises, pour le montrer à Maisonneuve, qui n’a pas voulu imprimer cet ouvrage : j’ai ensuite vu Guillot, et j’ai donné ordre à l’imprimeur de se faire donner les 3734 livres en billets, par ce libraire : feuille B iid volume, le soir.

553. Lu, ce matin, la feuille B. iid volume, Sero, horâ 5d injuriam a pueris insulǣ istius. Qui croirait que, dans une ville telle que Paris, la police soit si mauvaise, qu’un honnête citoyen y est insulté par les enfans ! C’est pourtant ce qui m’est déjà plusieurs fois arrivé : le 22 8bre, je fus insulté par un homme, à l’angle du quai Bourbon et du Port-Marie[1] ; plusieurs autres fois, les enfans m’ont insulté en m’appelant Griffon et en effaçant mes dates ; le 26 8bre, les porteurs d’eau m’examinèrent et me firent examiner, vis-à-vis la rue de la Famme-sans-tête[2] ; et, le lendemain, ils inscrivirent mon nom au même endroit, gravé pro-

  1. C’est l’angle actuellement formé par le quai Bourbon et la rue des Deux-Ponts.
  2. C’est la partie de la rue Le Regrattier comprise entre le quai Bourbon et la rue Saint-Louis.