Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/366

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depuis, a guetté la nouvelle, pour faire du bruit : tout ce qu’il dit est controuvé.

801. 9 aug. Matin, fait l’écrit pour Pichon, tel qu’il est imprimé dans… (sic) ; fini 122 Femme humble, 123 ; avancé ma page des Villes. Vu le comte de Beaghe pour le journal, après avoir vu Toustain, homme faible et incapable de servir un ami. Le comte, au lieu de mille écus de dettes, en fait, à présent, naître deux, etc. Dîné avec l’abbé Roi, après avoir parlé à Guillot : c’est un pauvre homme que l’abbé Roi ! Tout ira bien mal pour le journal ! Je suis tenté d’abandonner absolument cette idée à ces gens-là ; ils en feront ce qu’ils voudront ; elle est bonne : Sic vos non vobis. Du chagrin de ce B. Pichon qui, certainement, a donné le canevas, et veut, à présent, achever sa vengeance contre Dumartrel.

Je suis bien la dupe de mon idée, bonne au fond, de n’avoir voulu mettre que des choses vraies dans mes Contemporaines. Hô ! que le miel est pénible à faire, quand on ne veut l’extraire que des fleurs de la vérité ! On a rien dit à Mme de Gomez[1] ; mais comme on aurait dit à la reine de Navarre[2], si elle n’avait pas

  1. Angélique Poisson (fille de Paul Poisson, comédien), dame de Gomez (1684-1770), auteur des Anecdotes persanes, des Journées amusantes, imitées de la reine de Navarre, de diverses tragédies, etc.
  2. V. les Contemporaines, t. XVIII, 2e édition : « Quand la reine de Navarre fit ses contes, elle rapportait, comme je le fais, tout ce qui venait à sa connaissance. Quelqu’un s’avisa-t-il alors de critiquer ses historiettes ? Non, cette vermine impure, si fort multipliée de nos jours, les journalistes, n’existaient pas encore ! »