Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/40

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de là pour prédire la Révolution. Et il ne se trompait pas.


III
LA RAISON DES INSCRIPTIONS.


Il est temps de parler des inscriptions singulières qui occupent, dans ce livre, la première place. Nous remonterons à leur origine, nous montrerons l’importance qu’avait, pour Restif, son innocente manie. L’exposé documentaire de son caractère viendra ensuite : il achèvera de faire comprendre son enfantillage. Nous entrerons, à ce propos, dans des détails bien minutieux, parce que ces minuties peuvent, seules, donner une idée exacte du personnage.

Restif, étant ouvrier imprimeur à Auxerre, avait coutume, pour s’attirer les bonnes grâces des filles de la ville, de composer, en leur honneur, des poésies qu’il leur remettait, après les avoir soigneusement transcrites sur des cahiers.

Voici le titre du premier :

Nicolai Edmundini Annæ Augustini Restifii Saxiacensis carmina quæ cecinit in vitæ suæ infortuniis. Prunus codex, anno 1752[1].

Tout ce qui n’était point vers, dans ces ca-

  1. Vers chantés par Nicolas-Edme-Anne-Augustin Restif, de Sacy, dans les malheurs de sa vie. Livre premier, année 1752.