un auteur dramatique, applaudi au même théâtre, siffler sa propre pièce, en manière de protestation contre l’injustice du public[1]. Nous ne rappelons ce fait que pour montrer la chaleur de sa reconnaissance envers celle dont le nom n’est arrivé jusqu’à nous que par l’épigramme du poète Lebrun :
Églé, belle et poète, a deux petits travers : |
Après la comtesse, Restif eut, pour bienfaiteurs, le directeur Carnot, qui le secourut
de son mieux, et François Arthaud, de Lyon,
qui lui fournit les moyens d’imprimer Monsieur Nicolas. Un troisième Mécène, dont le
nom n’est point resté, malheureusement, lui
procura un emploi de deux mille francs dans
les octrois. Des sympathies réelles ont donc
soutenu « l’ami de la vérité ».
Il faut convenir, ici, que l’amour de la vérité
était, chez lui, tempéré par une excessive
confiance en sa supériorité.
Millin, dans le Magasin encyclopédique, nous a
conservé cette phrase qui se trouvait au bas
d’un placard annonçant la Philosophie de Monsieur Nicolas : « N. Restif de la Bretonne a été
sans doute oublié dans la première formation
de l’Institut national : on avait bien oublié
l’article Paris, dans l’Encyclopédie ! » Les réflexions moqueuses de Millin sont à lire[2]. Il dit, en résumé, que pour admettre Restif à l’Institut, il aurait fallu en exclure tous ceux