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Page:Restif de la Bretonne - Monsieur Nicolas, t. 2, 1883.djvu/168

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donna pour guide sa fille aînée, qui me conduisit partout jusqu’à la porte, sans entrer : c’est que Marianne Linard étant fort laide, elle n’osait pas se montrer… Nous n’allâmes chez M. Collet qu’en dernier ; comme je connaissais cette demeure, la petite me quitta, dés que j’en approchai, emportant mon cnapeau et mon bâton, pour me forcer de retourner dîner chez son père, qui m’en avait pressé vivement. En entrant timidement chez M. Collet père, pour le fils aîné duquel j’avais une lettre, je cherchai des yeux cette demoiselle Colette, si intéressante, que Jeannette me faisait oublier. Je ne la vis pas, et je n’étais pas assez hardi pour en demander des nouvelles. Mais en sa place, je vis une charmante blonde, de huit à neuf ans, sur laquelle mes yeux s’arrêtaient avec complaisance, quand Collet m’apporta sa réponse, une lettre et de l’argent… Malgré moi, je retournai dîner chez le mari de ma sœur Anne.

En causant, je jetai les yeux sur sa petite bibliothèque. J’étais avide de livres ; je visitai les siens. J’y trouvai :

  1. Les Serées, ouvrage fort libre, dans le goût des Histoires prodigieuses de Boistuau et de Belleforest : avec cette différence, que les contes qui se faisaient, en devisant, le soir, après souper, dans les châteaux des Gentilshommes, étaient presque tous comiques[1] ;
  1. Les Serées de Bouchet viennent detre réimprimées, avec notes, glossaire et index, par deux érudits bibliophiles