Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/112

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Les deux camarades de Traitdamour tirèrent au premier roi à qui dépucellerait le cul de Minonne, car tous deux le voulaient avoir. Ce fut Cordaboyau (un bellot à vit moyen) que le sort favorisa. Il se pommada le vit jusqu’à la racine. Traitdamour fit coucher Minonne sur le côté. Il mit Cordaboyau devant son cul et Brisemotte (un beau à gros vit) devant son con. Il la fit ainsi enfiler des deux côtés, les jeunes gens se la poussant l’un sur l’autre à qui mieux mieux. Ce qui donnait un tel plaisir à Minonne, qu’elle se récriait : « Dieu !… Que j’ai de délices !… C’est une fouterie de princesse !… On dit que la reine fout ainsi entre… d’Artois et Vaudreuil… Ce dernier a… le cul… — Allons, dit Traitdamour, tâchez de décharger tous trois en même temps ! » Cordaboyau poussait ; il retint la garce par les hanches, pour enfoncer plus avant ; Brisemotte en fit autant, de sorte que, rendue immobile, elle s’agitait néanmoins en tous sens. « Examinez bien, dis-je à Conquette Ingénue, pour faire la même chose à votre tour ; car il faut que vous expérimentiez tous les genres de fouterie. » Elle considéra le jeu, à travers les bâtons de son éventail. Minonne haletait. Connette ébahie, restait immobile à la contempler. « Que fais-tu là, toi, bougresse ? lui dit Traitdamour, notre grand maître des cérémonies. Patine-nous, Madame… Suce-lui le bout des tétins… Gamahuche-la ; elle a le con propre comme un visage de mariée… »

Ces mots, énergiquement prononcés, mirent en danse la reine de la fête que je vais décrire.