Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/120

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Je lui donnai à lire une lettre, adressée à Vitnègre par un de ses trois payeurs, lettre que j’avais trouvée dans une des malles de ma fille. La voici :

Chapitre XXX. De la Piochée, du Pioché, du Piochard

Nous avons un de nos confrères, qui avait une maîtresse de seize ans, dont il jouissait à sa manière, comme je prétends jouir de ta femme à la mienne, quand une fois je l’aurai dévirginée. Tu seras alors présent à nos fouteries, à peu près comme le père dont je vais parler. J’aime à écrire ces histoires-là ; elles me font bander.

« Le père de la jeune fille était un riche marchand, qui l’avait délicatement élevée ; mais il était devenu si pauvre qu’il ne pouvait plus la nourrir, ni un fils de douze ans. La fille ayant plu à mon confrère, il la voulut acheter. Le père la lui vendit douze mille francs. Mais comme Piochencul (c’est le nom du confrère) est un libertin fort blasé, il lui faut un ragoût pour le ranimer. Ce ragoût est de faire trousser et laver la fille par son père, avant d’en jouir. Le père prend ensuite le vit du fouteur, et le dirige dans le con sans poil de la jolie Piochée.