Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/53

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ou de désir. Elle trouva moyen de venir à moi, pour me dire : « Faites disparaître la fille, on ne l’emploiera que cette nuit. » Je vis bien qu’elle voulait être foutue par son galant. Je cachai la putain. Voici maintenant le récit de ce qui va se passer :

Dès que Connillette se fut commodément arrangée derrière le grand sopha, Conquette retourna auprès des deux hommes, qui la rapportèrent au foutoir, assise à cul nu sur leurs mains unies. « Allons, ma petite garce de femme, lui disait Vitnègre, tu vas pourtant être dépucelée, foutue ! Mais ce n’est rien ! C’est quand tu auras un gros vit, cette nuit !… » Il la troussait, l’arrangeait : « Lenfonceur, que je te mette le vit dedans ! — Non, non, ma belle se le mettra elle-même. — Tu as raison : il faut qu’elle s’y accoutume. » Vitnègre sortit, et j’observai qu’il laissait la porte ouverte. J’en augurai quelque noirceur, mais j’étais là. Timori, bien bas, dit à ma fille : « Vous le mettrai-je, ma bonne amie ? — Non, non ! Il est allé chercher des écoutants (ce mot glaça Timori). — Mais il vous estropiera !… — Je ne couche pas ici. » Alors l’amant, satisfait, se mit à la gamahucher doucement. Cependant la voluptueuse déchargea…