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Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/72

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avec beaucoup d’autres, qui n’auraient pas été placés pour nous, comme : gros bondon, chien de vit de mulet, Foutamort le cadet ! etc. » Nous nous remîmes au lit et nous nous endormîmes enlacés.

Le matin, je renouvelai mes instructions à ma fille. On frappa. C’était Mme Brideconin, qui parla. Je me cachai dans le foutoir. Elle apportait le déjeuner de Mme Poilsoyeux. « On cherche une fille du Port-au-Blé, dit-elle, disparue depuis avant-hier soir. Une de ses pareilles a dit qu’elle devait aller coucher avec un homme de 40 ans, qu’elle avait dit avocat, mais qui est chirurgien ; qu’ils l’ont tuée à deux pendant la nuit, et disséquée. C’est peut-être votre histoire, qu’on dénature comme ça ? Mon mari doit aller s’informer. » Elle sortit, et je vins déjeuner avec Conquette. Je la laissai, en promettant de la voir à dîner.

Je fus exact. Brideconin était sorti. C’était effectivement de Connillette dont il était question. Le commissaire et les mouchards visitèrent toutes les maisons de la rue, mais on ne trouvait rien. Je changeai de costume par précaution… Je revins le soir, et ne couchai pas. Je me reposai trois nuits, et laissai reposer Conquette Ingénue.

On sait que j’aimais ma fille autant par elle-même que pour mon plaisir, et que je n’entendais pas régler son appétit de dix-neuf ans sur mes forces de quarante. Mais j’avais encore d’autres raisons. Je vais me conduire en conséquence.

Chapitre XIX. Du père juste et du vit grisonnant

On sera sans doute surpris