Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de ce qu’on va lire, d’après les sentiments que je viens de professer ! Ne me préjuge pas, téméraire ! Pour me connaître et prononcer, attends.

Je connaissais un de ces gourmets de plaisir, gros homme vigoureux, lubrique à l’excès, nommé Montencon. Il m’avait donné souvent à dîner, rue Trousse-Vache, où il demeurait, m’y avait fait enconner la petite Vitsuçette, sa maîtresse, en me la tenant lui-même. Il m’avait même procuré la fille de son hôtesse, petit bijou, séduite par un noble, appelé De Foutâne, qui l’avait ensuite rendue putain. Elle nous amusa toute une après-dînée. Montencon, ayant grisé la jolie Adélaïde Hochepine, il eut la politesse de me la faire enconner le premier, et chatouiller les couilles par sa maîtresse. Ensuite il l’encula, également chatouillé par Vitsuçette. Je la refoutis, après que la Vitsuçette de Montencon me l’eut lavée. Mais celui-ci nous dit : « J’ai mes raisons. J’embouche la jolie garce ! » L’ayant embouchée, et lui ayant fait avaler son foutre, en haine de Foutâne, j’en fus dégoûté, ainsi que de la Vitsuçette, dite la Baiseuse, à laquelle il en faisait autant. Je n’y étais plus retourné. Ce fut cet homme que j’invitai à dîner dans mon petit magasin, pour aguerrir et m’élargir un peu ma fille ; car j’avais fait donner séparément aux trois payeurs à gros vits de Vitnègre (MM. Lélargisseur, Percecul et Cognefort) l’espoir de la retrouver, ou sa pareille.