Page:Retté - Arabesques, 1899.djvu/195

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de fonder une « noblesse républicaine, » ils se font nommer duc d’Entoto par Ménélick, comte Barbotini par le pape, ou baron de la Calebasse par le roi Toffa de la Côte-d’Ivoire.

Et l’électeur vote infatigablement.

Toutefois, la Révolution n’a pas eu pour conséquence unique l’arrivée au pouvoir des divers syndicats bourgeois qui se disputent l’assiette au beurre depuis un siècle. Ceux qui la préparèrent, ceux qui l’aimèrent d’un amour désintéressé ont engendré l’idée de Justice. Cette idée n’a cessé de se développer malgré la haine que lui vouent les Satisfaits et malgré les habits d’Arlequin dont l’affublent les Politiques. Elle a vaincu l’idée de Dieu qui trouvait son application par l’absolutisme guerrier et par la théocratie. Elle lutte, aujourd’hui, contre l’idée étatiste qui tend à détruire l’esprit d’initiative en subordonnant les individus à cette fiction : la Loi. — Il appartient aux Indépendants, à ceux qui ne veulent être ni d’une école, ni d’un parti, ni d’un cénacle, de la maintenir intégrale, d’indiquer les corollaires qu’elle comporte et d’en poursuivre la réalisation pratique. Il faut, pour cela, mépriser les satisfactions d’argent et de vanité que peut offrir la société actuelle. Il faut s’élargir l’âme au point