Beſme furent : Mon enfant, tu ne feras ia pourtãt
ma vie plus brieue.
On ne pardonna à pas vn de ceux de la maiſon
de l’Amiral, qui ſe laiſſ erent trouuer, que tous ne
fuſſ ent tuez.
Le corps mort de l’Amiral fut ietté par Sarlaboux
par les feneſt res de ſa chambre, en la cour
de ſon logis, par le commandement du duc de
Guyſe, & du duc d’Aumale (qui y eſt oit auſsi accouru) & le voulurent voir mort deuant que partir
de là.
Le iour de la bleſſ ure de l’Amiral, le Roy auoit
baillé aduis à ſon beau-frere le roy de Nauarre,
de faire coucher dans ſa chambre dix ou douze de
ſes plus fauoris, pour ſe garder des deſſ eins du
duc de Guyſe, qu’il diſoit eſt re vn mauuais garçon.
Or ces gentils-hommes là, & quelques autres
qui couchoyent en l’antichambre du roy de Nauarre,
furent menez hors deſdict es chambres, apres la
mort de l’Amiral, & deſarmez de l’eſpee
& dague qu’ils portoyent, par les mains de Nancé,
& des ſoldats de la garde du Roy, & menez
iuſques à la porte du Louure : là (le Roy les regardant
par vue feneſt re) furent tuez en ſa preſence :
Entre ceux là eſt oyent le baron de Pardillan, le
capitaine Pilles, ſainct Martin-Bourſes, & autres
dont ie ne ſcay le nom.
Alors on amena le roy de Nauarre, & le prince
de Condé au Roy, lequel les voyant leur dit,
qu’il n’entendoit ſupporter doreſenauant en ſon
Royaume, plus d’vne religion : partant il vouloit
qu’ils veſquiſſ ent à la façon de ſes predeceſſ eurs,