la France, l’autre, de ceux qui y ſont demeurez.
Ceux qui ſont ſortis, ſe ſont retirez en Suyſſ e, en
Allemagne, en Angleterre, & és Iſles qui luy ſont
ſuiettes. A ceux-cy le Roy ne touche que par letres,
meſſ agers, & autres menees : taſchant
(comme bon pere de famille qui a ſoin de ſes enfans)
de les faire reuenir en lieu où il les puiſſ e trouuer
quand il voudra : pour la pitié qu’il a des diſettes
& neceſsitez qu’ils endurent eſt ans hors de leurs
maiſons, eſquelles il deſire (ce diſent ſes letres)
qu’ils reuienent, pour pouuoir iouyr de leurs biẽs
en ſe conformant à ſa volonté, & faiſant ce qu’il
commandera. Ceux qui ſont demeurez en France,
outre les morts, ſont de diuerſes conditions.
Les vns ſe ſont retirez dans des villes fortes, comme
vous diriez dans Montauban, Sancerre, Nyſmes,
la Rochelle & dans certaines autres villes.
Contre ceux-cy le Roy a enuoyé ſes freres pour
les exterminer s’il le peut faire : pource qu’ils n’õt
pas voulu laiſſ er entrer dans les villes où ils ſont,
ceux qui y alloyent pour les tuer de par le Roy, &
qu’ils leur ont fermé les portes.
Ali. O poures gens ! leur condition ſera elle donques
pire que des beſt es, à qui nature apprent de
ſe conſeruer, les armant en diuerſes ſortes pour
leur deffence ? ſeront-ils pirement traict ez que l’eſclaue,
à qui outre le droict de nature, celuy des
gens, voire la loy ciuile, permet de fermer l’huis
au nez de ſon maiſt re, s’il cognoiſt qu’il le vueille
tuer ?
L’hift. Ie ne ſcay qu’en dire : mais ſur toutes les
villes, il en veut à celle de la Rochelle.