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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/128

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D I A L O G V EI.


Le pol. Elle l’a eſchappé belle ceſ‍te poure Rochelle : Car ſi tu ne le ſcais, ie t’oſe dire pour certain, que l’armee de mer de Stroſ‍ſy, & du Baron de la garde, qui eſ‍toit en Brouage pres de la Rochelle il y auoit plus de quatre mois, pour attendre (ce diſoyent-ils en ſecret) la flotte d’Eſpagne, & la cõbatre (comme auſsi l’Amiral le penſoit) & de là, ſingler à Fleſsinghe, ne taſchoit qu’à ſurprendre la Rochelle à poinc‍t nõmé : & plus de deux mois auant la tuerie de Paris, la Royne-mere auoit enuoyé à Stroſ‍ſy vne letre eſcrite de ſa main propre, bien cachetee, luy deffendant par vne autre letre qu’il receut la premiere, de ne point ouurir ceſ‍te la, iuſques au 24. iour d’Aouſ‍t : Or les mots de la letre que Stroſ‍ſy ouurit le 24. d’Aouſ‍t, eſ‍toyent,
S T R O S S Y, ie vous auertis que ce iourdhuy 24. d’Aouſ‍t, l’Amiral, & tous les Huguenots qui eſ‍toyent icy auec luy, ont eſ‍té tuez. Partant auiſez diligemment à vous rendre maiſ‍tre de la Rochelle : & faites aux Huguenots qui vous tomberont entre les mains, le meſme que nous auons fait à ceux-cy. Gardez vous bien d’y faire faute, d’autant que craignez de deſplaire au Roy, Monſieur mon fils, & à moy. Et au deſ‍ſous, C A T H E R I N E.
Ie te laiſ‍ſe à penſer, ſi Dieu les a bien gardez.
L’hift. I’auoy’ bien touſiours creu, que l’armee de Stroſ‍ſy n’eſ‍toit pas pres de la Rochelle pour neant : & que les ſoldats qui eſ‍toyent à l’entour par mer & par terre, mangeans, forçans, & pillans le

bonhomme, ne taſchoyent qu’à ſe rendre plus

forts